La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) marque un tournant majeur dans la gestion des relations fournisseurs. En imposant une transparence accrue sur les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), elle pousse les entreprises à renforcer la traçabilité et la collaboration avec leurs partenaires.
Si des débats récents évoquent un moratoire ou une simplification des exigences, une chose reste certaine : la transparence et la gestion responsable des fournisseurs ne sont plus optionnelles. 78 % des Directions Achats ont des objectifs liés au développement durable et à la RSE pour 2025 (source : Étude Agile Buyer-CNA), ce qui démontre l’importance croissante du sujet.
Dans cet article, nous analysons comment la CSRD impacte les relations fournisseurs, les nouvelles obligations à anticiper et les leviers à activer pour transformer cette contrainte en avantage compétitif.
La CSRD redéfinit la relation avec les fournisseurs
La transparence et données ESG : un défi à relever
Malgré ces incertitudes, la transparence demeure un principe clé. Les entreprises doivent intégrer des critères ESG dans leur gestion des fournisseurs, non seulement pour mieux gérer les risques, mais aussi pour répondre aux attentes croissantes des parties prenantes (investisseurs, consommateurs, régulateurs). L’intégration proactive des critères ESG dans la chaîne d’approvisionnement renforce les relations à long terme avec des partenaires responsables.
L’impact sur la relation avec les fournisseur
La CSRD transforme en profondeur la relation avec les fournisseurs en imposant une traçabilité accrue et une collaboration renforcée. Les entreprises doivent désormais co-construire des plans d’action avec leurs partenaires, aligner leurs pratiques sur des objectifs communs (réduction des émissions, optimisation des livraisons, amélioration des critères ESG) et assurer un suivi transparent et documenté des engagements. Cette évolution pousse à instaurer une relation plus stratégique et durable avec les fournisseurs, basée sur la responsabilité partagée et l’amélioration continue.
Modalité de sélection des fournisseurs
Même si la mise en œuvre de la CSRD pourrait être retardée, il est essentiel d’intégrer des critères ESG dans le processus de sélection des fournisseurs. Cela permet de s’assurer que les partenaires partagent les mêmes valeurs de durabilité et de responsabilité sociale.
Collecte et vérification des données
L’utilisation d’outils de gestion des relations fournisseurs pour collecter et vérifier les données ESG reste une pratique pertinente. Ces outils permettent d’analyser rapidement les risques et de renforcer la transparence tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
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Audits réguliers
Les audits réguliers demeurent essentiels pour évaluer la conformité des fournisseurs aux normes ESG. En période d’incertitude réglementaire, ces audits permettent de corriger rapidement les écarts et de réduire les risques de non-conformité.
L’opportunité de renforcer la résilience
L’intégration des critères ESG ne se limite pas à la conformité réglementaire. Elle constitue également une occasion de renforcer la résilience de l’entreprise en identifiant et en gérant les risques ESG de manière proactive. Cela permet aux entreprises de mieux se préparer aux crises économiques, sociales et environnementales futures.
L’évolution avec l’Omnibus de 2025
Les discussions actuelles sur la CSRD s’inscrivent dans un cadre plus large, avec l’Omnibus prévu pour 2025. Cette législation vise à simplifier et harmoniser les exigences de reporting au niveau européen. Les entreprises doivent se préparer à cette évolution en consolidant leurs outils de reporting et en créant des processus flexibles pour s’adapter à ces changements.
Risques et opportunités dans un contexte incertain
- Risque de retard dans la mise en conformité : l’incertitude actuelle pourrait inciter certaines entreprises à ralentir leurs efforts de mise en conformité, ce qui peut être risqué si les normes sont finalement maintenues.
- Avantage pour les entreprises proactives : les entreprises qui continuent à adopter des pratiques responsables bénéficieront d’un avantage compétitif en répondant aux attentes croissantes des parties prenantes.
- Adaptation nécessaire : les entreprises doivent rester flexibles et prêtes à s’adapter aux évolutions réglementaires, en particulier dans la collecte et le reporting des données ESG.
Conclusion
Bien que l’avenir de la CSRD soit encore en discussion, ses principes fondamentaux – transparence et durabilité – restent incontournables.
Investir dans des outils de gestion des relations fournisseurs tel qu’un SRM, et adopter une stratégie proactive permettront de transformer la conformité en avantage compétitif.