Renforcer la résilience des entreprises grâce à la gestion responsable des fournisseurs
Dans un contexte où la responsabilité des entreprises dépasse leurs frontières, la gestion de la conformité des fournisseurs devient un enjeu stratégique majeur.
78 % des Directions Achats prévoient d’intégrer des objectifs liés au développement durable en 2025 (source : 16e étude AgileBuyer-CNA), preuve que la vigilance et la transparence ne sont plus de simples obligations légales, mais bien des facteurs clés de performance et de résilience.
Cependant, l’entrée en vigueur de la directive Omnibus en 2025, qui vise à simplifier les réglementations européennes comme la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et la CSDDD (Corporate Sustainability Due Diligence Directive), introduit des changements significatifs. Ces évolutions appellent les entreprises à adopter une approche proactive et technologique pour sécuriser leur conformité tout en renforçant leur chaîne d’approvisionnement.
Un contexte législatif en pleine mutation
La CSRD et le devoir de vigilance : des exigences historiques
Depuis 2017, la loi sur le devoir de vigilance impose aux grandes entreprises françaises de prévenir les risques sociaux, environnementaux et éthiques liés à leurs activités et à celles de leurs fournisseurs. Avec la directive CSRD, les exigences en matière de reporting extra-financier se renforcent, imposant une traçabilité exemplaire des données fournisseurs.
En complément, la loi Omnibus prévoit dès 2025 une simplification et une harmonisation des exigences de conformité à l’échelle européenne, tout en introduisant des sanctions plus strictes en cas de non-conformité.
La loi Omnibus : simplification ou affaiblissement ?
La directive Omnibus introduit plusieurs modifications clés :
- Réduction du périmètre : seules les grandes entreprises (plus de 1 000 salariés) restent soumises aux obligations de reporting ESG. Les PME et les sous-traitants indirects sont largement exclus.
- Fréquence réduite : l’évaluation des fournisseurs passe d’un rythme annuel à tous les cinq ans.
- Suppression des plans climatiques obligatoires : les entreprises ne sont plus tenues de mettre en œuvre un plan de transition aligné sur l’Accord de Paris.
- Sanctions amoindries : les mécanismes de responsabilité civile harmonisés disparaissent, limitant les recours pour les violations graves.
Ces changements, bien qu’allégeant les contraintes administratives, suscitent des inquiétudes quant à leur impact sur la durabilité et la transparence des chaînes d’approvisionnement.
Les limites des approches manuelles face aux nouvelles exigences
Les approches manuelles pour gérer ces obligations deviennent encore plus problématiques dans ce contexte :
- Erreurs humaines fréquentes, notamment dans le suivi des documents et des échéances
- Manque de visibilité globale sur l’état de conformité des fournisseurs rendant difficile l’anticipation des risques
- Risque accru de non-conformité, notamment avec les nouvelles sanctions prévues par l’Omnibus.
Investir dans un SRM : une réponse adaptée et stratégique
L’adoption d’un SRM (Supplier Relationship Management) devient essentielle pour transformer ces contraintes réglementaires en opportunités stratégiques. Voici comment un SRM peut répondre aux défis posés par l’Omnibus :
- Automatisation des processus : relances automatiques, vérifications de validité des documents et alertes en cas d’échéances ou de non-conformité.
- Centralisation des données : tous les documents et interactions sont regroupés dans une plateforme unique, facilitant leur gestion et leur traçabilité.
- Analyse des risques en temps réel : un suivi des critères ESG (Environnementaux, Sociaux, Gouvernance) et des alertes précises pour réagir rapidement.
- Transparence et auditabilité : les données collectées sont standardisées, vérifiables et facilement accessibles pour répondre aux exigences réglementaires.
- Collaboration simplifiée : portail dédié permettant aux fournisseurs de mettre à jour directement leurs informations et de travailler sur des plans d’action communs.
- Connection avec des plateformes de notation ou de certification : permet de centraliser les scores ESG et suivre les progrès des fournisseurs afin d’aligner les achats sur les objectifs RSE de l’entreprise
Vers une gestion responsable et durable des fournisseurs
Au-delà des impératifs de conformité, un SRM contribue à instaurer une chaîne d’approvisionnement plus éthique, résiliente et performante. Il permet de :
- anticiper les risques tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
- renforcer la crédibilité de l’entreprise auprès des parties prenantes (investisseurs, consommateurs) sur le sujet de RSE
- encourager l’innovation durable, y compris dans un cadre réglementaire moins contraignant.
Conclusion : proactivité et technologie comme leviers stratégiques
Dans un environnement marqué par l’assouplissement réglementaire apporté par la loi Omnibus, adopter un SRM est bien plus qu’une simple réponse aux obligations légales.
C’est une stratégie gagnante pour sécuriser ses opérations, améliorer sa compétitivité et affirmer son engagement envers une chaîne d’approvisionnement transparente et durable.
Les entreprises proactives qui investissent dès aujourd’hui dans ces outils technologiques prennent non seulement une longueur d’avance sur leurs concurrents, mais contribuent également à renforcer leur propre robustesse pour affronter un environnement économique et réglementaire en constante évolution, marqué par des fluctuations du marché, des attentes croissantes des parties prenantes et des risques accrus liés aux chaînes d’approvisionnement.